samedi, février 09, 2008

les chroniques de Spiderwick, de Holly Black

Deux jumeaux et leur soeur ainée emménagent avec leur mère dans une vieille maison au coeur de la forêt.

Dans une pièce secrète ils vont découvrir un livre, ou plutot un guide des êtres merveilleux, habituellement invisibles, qui vivent dans la forêt, et même dans la maison.

Mais être capables de voir les gobelins, trolls et autres griffons ne sera pas sans danger.
Il leur faudra courage, intelligence, adresse et ruse habituelles des jeunes héros de child-fantasy pour se tirer de maints mauvais pas.

Délicatement et délicieusement illustrées par Tony DiTerlizzi, ces chroniques au parfum suranné et désuet semblent tout droit sorties des années cinquante, celles du monde de Narnia, et on a une surprise en découvrant les dates de parution au XXIe siècle.
Comme dans ces vieux romans le sang ne coule pas à flots, on prend le temps de flaner dans le monde de Faerie, et on ne nous en met pas plein la vue pendant 750 pages haletantes.
Au contraire on lit chaque bref tome sans se presser en une demie-heure, écrit gros et farci d'illustrations.
Mes enfants les ont lus aussi, mais plutot malgré ces caractéristiques, car ils préfèrent les sagas violentes et extraordinaires s'étirant sur des milliers de pages.
Cela dit, pour les lecteurs moins dévoreurs de pages, qui ont du mal à lire les Harry Potter à partir du 4e, c'est parfait.

J'ai appris depuis qu'un film allait sortir en avril. A première vue, cette fantasy-là, plutot gentillette, se prête mal à l'illustration à grands budgets, pleines de bruits et de fureurs, dont les versions filmées du Seigneur des Anneaux et des Harry Potter sont les archétypes du film pour ados à succés, sans cesse reproduit avec des histoires différentes, comme dans Eragon.
Mais quand on a pu constater que de Narnia, fantasy aussi métaphysique que lente, les majors avaient réussi quasiment à faire un autre Seigneur des Anneaux, on peut s'attendre à ce que les chroniques de Spiderwick deviennent elles aussi un film d'action et de suspense, avec débauches de créatures magiques et de combats. Alors que pratiquement les seuls combats dans les livres sont des légères escarmouches menées par la soeur ainée qui apprend l'escrime, et que les créatures magiques apparaissent au compte-gouttes, par groupes de quatre-cinq dans le meilleur des cas.

jeudi, février 07, 2008

le bal de Sceaux/ la Vendetta, de Balzac


Il aura fallu ces deux récits assez courts pour que je sache combien je suis conditionné à attendre et espérer une happy end; surtout pour les histoires d'amour.

Difficile d'exprimer ma surprise à la découverte de la fin du bal de Sceaux, une histoire d'amour qui avorte à peine commencée, par la sottise de la jeune femme Emilie de Fontenay.
(d'un autre côté des histoires d'amour avortées avant d'avoir commencé, par la faute d'une jeune femme, j'ai vu en vrai, donc pourquoi pas en livre ?)

Pour la vendetta l'effet de surprise, bien qu'émoussé, joua encore, une fin aussi sombre m'apparaissant complètement immorale (littérairement immorale ?)
Pourquoi un conte qui finit mal serait-il plus immoral qu'un qui finit bien ? C'est surement que pour commencer les histoires réelles ont toujours le mauvais gout d'être désespérantes. Alors pas envie de les retrouver en livres. Si la vie est dégueulasse, autant que les rêves soient heureux.
Balzac a écrit la vendetta avant le classique du genre, Colomba, mais après ou en même temps que le Matéo Falcone du même Mérimée qui mit la Corse au gout du jour littéraire.

samedi, février 02, 2008

Tik-Tok, de John Sladek

Joyeusement féroce, cette odyssée du robot déglingué Tik-Tok dans le but d'exterminer l'espèce humaine.
Et surement pas le livre de chevet de G.W. Bush.
Sous forme de retrocipation (deux lignes narratives s'entremèlent, l'une progressive, l'autre regressive) on suit les progrès de Tik-Tok dans la tuerie jouissive, et les épisodes de sa vie avant le grand changement dans le cours de son existence (son premier meurtre, celui d'une gosse aveugle et boueuse), chez ses maitres successifs, tous plus fous les uns que les autres, avec en particulier un juge à la retraite tueur de robots, l'abbé prédicateur missionnaire et escroc, l'américain moyen, le militaire, etc.
L'échec de Tik-Tok dans sa croisade est bien finalement bien attristant.