jeudi, novembre 20, 2008

Annie Pietri : l'espionne du Roi-Soleil , le collier de rubis

Alix de Maison-Dieu a 17 ans, du sang bleu, toute la fougue et la révolte de l'adolescence, une soeur jumelle plus contemplative, Clémence, qui veut entrer au couvent, un jeune frère Louis-Etienne, prompt à se mettre dans de facheuses situations, une mère sage et douce, un père qui meurt à la guerre et les laisse malheureusement sous la tutelle de son frère le cruel et sournois Baron de Grenois.
Celui-ci ne cessera d'ourdir des complots et machinations afin d'épouser sa belle-soeur ou s'approprier la fortune familiale, et Alix les déjouera par son courage et son intelligence, et un peu aussi grâce à sa beauté et à un jeune Louis XVI qui a besoin d'une jeune espionne pour découvrir qui empoisonne sa favorite.



La Cour de Versailles est peinte sans angélisme, avec sa crasse sur les murs et dans le coeur d'une aristocratie généralement perverse ou corrompue, à l'opposé de nos héros, purs, braves, vertueux et loyaux. Evidemment.
Mais on tombe sous le charme d'Alix et de ses aventures à la fois policieres et de cape et d'épée.

vendredi, novembre 14, 2008

Le Royaume d'Outrebrume, de M.I. McAllister

" Elle voyait le jour en Outrebrume, l'île gouvernée avec sagesse et vertu par ses parents et leurs capitaines, à l'abri des brumes enchantées qui l'entouraient. En grandissant elle apprendrait tout ce qui concernait son île; à quel point étaient rares les bateaux qui pouvaient l'atteindre en traversant les brumes, comment aucun de ceux qui étaient de l'île ne pouvait la quitter par la mer et y revenir par la mer. Il était risqué de franchir les brumes. Peu d'animaux quittaient l'île, et moins encore parvenaient à y revenir - mais la plupart n'auraient pu imaginer quitter Outrebrume, ses vaillantes loutres, ses écureuils plein d'allant, ses taupes et ses hérissons loyaux et travaillant dur. Il y avait des bois et des rivages, des terriers et des tunnels, des grottes et des chutes d'eau, des collines et des vallées, plein de bonnes choses à manger, des amis sincères, et le roi et la reine dans la tour d'Outrebrume surplombant les rochers."

Si cette description ne vous donne pas envie d'embarquer pour l'île d'Outrebrume c'est que vous avez peut-etre tué en vous le petit enfant rêveur et je ne vous en félicite pas.

On pourrait trouver que l'univers imaginaire de Margi MacAllister, peuplé d'animaux civilisés dans un décor médiéval et fantastique, ressemble un peu trop à celui des chefs d'oeuvre de Brian Jacques (Redwall/Rougemuraille, Martin le guerrier, etc) mais son écriture est différente et ses intrigues aussi fortes et ses rebondissements tout aussi imprévus.

On suit l'écureuil Oursin des Etoiles depuis sa chute du haut du ciel, bébé, lors d'une nuit d'étoiles filantes prélude à de grands changements, dans son apprentissage de la vie, de la douleur, de la trahison et de l'amitié, jusqu'à l'âge adulte ou presque.

Mais ce héros n'est qu'un personnage dans une galerie haute en couleur d'animaux uniques et bien campés, tous attachants, jamais simplistes.

On n'y trouve pas seulement les aventures habituelles des romans jeunesses fantastiques mais également des thèmes plus rarement traités dans ce genre :

l'eugénisme et l'euthanasie des bébés différents ou handicapés, les régimes politiques, la nécessaire désobéissance aux pires, la difficulté parfois de distinguer un tyran dans un habile démagogue menteur et rusé (je ne pense à personne en particulier !), la puissance des rumeurs sur l'opinion, et des réflexions quasi shakespeariennes sur l'exercice du pouvoir, et la complexité d'en donner une image juste à ses sujets, même animé des meilleures intentions.