samedi, mai 19, 2007

un peu plus loin sur la droite de Fred Vargas


Fred Vargas ne fait pas dans la séduction facile.

Pas de couleurs pastels et de jolis yeux ou des photos léchées d'enfants, elle n'est pas Marc Lévy.
Couverture noire, pittbull agressif, rien pour attirer au premier abord la ménagère de moins de 50 ans qui confond sensibilité et sensiblerie.
Et pas tout à fait non plus de quoi attirer l'amateur d'horreur à la stephen king, à cause des titres énigmatiques et déroutants, des titres plutôt tranquilles finalement, qu'affectionne la dame.
Et le contenu ne ressemble ni à l'un ni à l'autre.

Erudition discrète, philosophie de la vie originale, mystères complexes, on y trouve pourtant largement de quoi se satisfaire.
On s'aperçoit ensuite que l'intéret de ses romans ce sont ses personnages jamais lus ni rencontrés ailleurs, étranges et si humains à la fois, que l'on retrouve de livres en livres.
Dans celui-ci il n'y a pas le commissaire Adamsberg, héros principal de plusieurs autres enquêtes, mais 4 ou 5 personnages, secondaires ailleurs, placés sur le devant de la scène ici, éclairés différemment mais toujours eux-mêmes. Ils me font penser aux personnages lunaires, féériques et pourtant terriblement vrais d'Anna Gavalda, une Anna Gavalda qui se serait mise au roman noir.
Mais noirceur et légèreté y cohabitent comme dans la vie. Comme dans la vie, l'âme humaine atteint des profondeurs de méchanceté et de cruauté ou bien s'élève à la compassion, la bonté, le sacrifice. Fred Vargas touche tout, l'intelligence et le coeur.
(bon j'en fais peut-être un peu trop mais c'est pour que ce soit clair que j'adore)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors là, c'est l'anti Mary Higgins Clark. Je ne vais pas être objective pour 2 sous, je suis amoureuse d'Adamsberg.
Qu'on aime ou pas les romans policiers, si on aime la littérature, la belle langue, les romans tout court, on aime Fred Vargas.

Anonyme a dit…

Très bonne critique, j'adore les personnages de Vargas (les 4 évangélistes sont géniaux aussi) et l'atmosphère si particulière qui règne dans ses romans, sa vision très personnelle de Paris et sa maîtrise du dialogue, assez époustouflante... C'est vrai que ce n'est pas Marc Lévy (qui à ma grande surprise, n'est pas lu que par la ménagère de moins de 50 ans, il est lu aussi par le ménager de moins de 50 ans, voilà une égalité des sexes de gagnée:))!

tirui a dit…

c'est vrai, Viviana, que j'aurais pu ajouter que Fred Vargas écrivait ses histoires avec un style classique parfait.

fashion victim, oui je ne doute pas de la parité dans ce domaine, c'était juste histoire de glisser des piques perfides dans mes critiques. O:-)

Marie a dit…

Oh... Je suis arrivée ici en passant par la banquise et ses pingouins, et heureuse suprise: Vargas, je suis une fan absolue. J'ai tout relu récemment, ses romans sont vraiments extra et pas seulement parceque je suis (aussi) amoureuse d'Adamsberg. Les personnages sont attachants, mon préféré est peut être le Clément simplet de sans feu ni lieu, celui qui va prendre un café au café... Je reviendrais suivre vos conseils de lecture.

tirui a dit…

bievenue Marie, je suis déjà allé aussi chez toi en passant par la même banquise (même si c'était silencieusement).
Dans la galerie des personnages Vargasien, ma préférence va à Camille, le grand amour d'Adamsberg, mais ça vient surement du fait que je suis un homme. ;-)

Anonyme a dit…

J'adore l'écriture de Fred Vargas. Alors que le roman policier est trop souvent un genre cheap (à la Mary Higgins Clark, « Oh, s'exclama-t-elle ! ») et sanguinolent (quoi que je ne crache pas sur quelques romans très très noirs), elle se démarque vraiment en s'intéressant plus aux personnages qu'à l'histoire elle-même, qui n'est qu'un prétexte.

Quant à moi j'aime beaucoup et Adamsberg (parce que je suis une femme ?) et Camille (parce que je suis altiste ?).