vendredi, juin 08, 2007

La femme en vert, d'Arnaldur Indridason


fashion victim m'a donné envie de découvrir cet auteur islandais de romans policiers. J'espérais trouver un nouvel Henning Mankell, et s'il y a des parentés entre ces deux mondes froids, celui de l'Islande et celui de la Suède, et entre leurs deux policiers, sombres et blessés, il y a bien plus de différences, finalement.
Arnladur a le don pour raconter des histoires, parfois il s'agit bien moins d'une enquête policière que d'histoires qu'on se raconte au coin du feu les nuits de tempête;
pas des histoires gaies, des histoires assez affreuses même, mais qu'on écoute bouche bée en frissonnant parfois.
L'histoire du policier, la mort de son petit frère dont il se sent coupable, l'échec de son couple, l'abandon forcé de ses propres enfants, la déchéance de sa fille, la mort à nouveau, du bébé qu'elle porte.
L'histoire d'un cadavre retrouvé 60 ans après son enfouissement, racontée un peu suivant le principe de la double hélice d'adn, un brin remontant du présent vers le passé en suivant le fil difficile de l'enquête, un brin partant des évènements plus anciens encore ayant conduit au drame, les deux brins se rejoignant finalement dans l'explication finale, lorsque la Vérité apparait en pleine lumière.
L'apaisement ressenti en refermant le livre fait songer au final d'Electre :
"Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entretuent, mais que les coupables agonisent dans un coin du jour qui se lève ? "
Le malheur a frappé les corps et les âmes, femmes et enfants confondus, longuement et sauvagement, mais justice a été rendue, d'une manière ou d'une autre, et quelques uns ont été sauvés.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Pas très gai tout ça, surtout après les "contemplations"...
Moi aussi j'aime beaucoup la littérature scandinave -ou plutôt "nordique", je ne pense pas que l'Islande fasse partie de la scandinavie ?
Mais en ce moment je ne sais plus lire, même "Pomme d'Api" c'est trop ardu.
Alors je note pour plus tard...

tirui a dit…

ça me fait plaisir d'apprendre que mes notes sont moins ardues à lire que Pomme d'api :-))

(la Scandinavie au sens strict ne contient pas l'Islande, au sens large oui, compte-tenu que l'ile a été colonisée par des Vikings.)

Anonyme a dit…

Je suis bien contente de t'avoir donné envie de découvrir Arnaldur... Je n'ai pas lu celui-là, j'ai vu qu'il avait eu un prix récemment... (et Pomme d'Api c'est très ardu, parfois, surtout quand il faut le lire 10 fois d'affilée, les enfants sont compulsifs eux aussi...:))

Marie a dit…

Je n'ai pas lu celui là mais La cité des jarres. Effectivement trés sombre voire glauque mais terriblement prenant avec une énigme pas commune j'avais bien aimé. Dommage quand même qu'il dépeigne une Islande aussi sinistre ça ne donne pas trés envie d'y aller, et pourtant!
Enfin, si je croise celui là, je l'ajouterai à ma pile des "à lire".
Bon WE à vous.

tirui a dit…

fashion, les prix littéraires c'est un peu comme les réformes de sarko, ça ne récompense que ceux qui n'ont pas besoin ;-)

marie, les peintures sinistres me donnent envie d'y aller, je ne dois pas être normal :-))

Marie a dit…

Faut peut être pas y aller alors, parcequ'en vrai c'est pas sinistre du tout c'est grandiose! Enfin, en hiver c'est peut être un peu sinistre quand même.

tirui a dit…

remarque que dans tous les cas, je préfère les voyages par la pensée et ne me déplace en vrai que rarement et pas bien loin O:-)

Anonyme a dit…

cela s'appelle l'aurore

dasola a dit…

Rebonjour, cette femme en vert est plus un drame psychologique qu'un roman policier. J'aime beaucoup ce qu'écrit Indridason. Hiver arctique et la Cité des jarres sont vraiment bien. Et puis les romans sont publiés en français dans l'ordre avec l'évolution du personnage d'Erlendur et ses collègues. Bonne après-midi.