Deux jumeaux et leur soeur ainée emménagent avec leur mère dans une vieille maison au coeur de la forêt.Dans une pièce secrète ils vont découvrir un livre, ou plutot un guide des êtres merveilleux, habituellement invisibles, qui vivent dans la forêt, et même dans la maison.
Mais être capables de voir les gobelins, trolls et autres griffons ne sera pas sans danger.
Il leur faudra courage, intelligence, adresse et ruse habituelles des jeunes héros de child-fantasy pour se tirer de maints mauvais pas.Délicatement et délicieusement illustrées par Tony DiTerlizzi, ces chroniques au parfum suranné et désuet semblent tout droit sorties des années cinquante, celles du monde de Narnia, et on a une surprise en découvrant les dates de parution au XXIe siècle.
Comme dans ces vieux romans le sang ne coule pas à flots, on prend le temps de flaner dans le monde de Faerie, et on ne nous en met pas plein la vue pendant 750 pages haletantes.Au contraire on lit chaque bref tome sans se presser en une demie-heure, écrit gros et farci d'illustrations.
Mes enfants les ont lus aussi, mais plutot malgré ces caractéristiques, car ils préfèrent les sagas violentes et extraordinaires s'étirant sur des milliers de pages.
Cela dit, pour les lecteurs moins dévoreurs de pages, qui ont du mal à lire les Harry Potter à partir du 4e, c'est parfait.J'ai appris depuis qu'un film allait sortir en avril. A première vue, cette fantasy-là, plutot gentillette, se prête mal à l'illustration à grands budgets, pleines de bruits et de fureurs, dont les versions filmées du Seigneur des Anneaux et des Harry Potter sont les archétypes du film pour ados à succés, sans cesse reproduit avec des histoires différentes, comme dans Eragon.
Mais quand on a pu constater que de Narnia, fantasy aussi métaphysique que lente, les majors avaient réussi quasiment à faire un autre Seigneur des Anneaux, on peut s'attendre à ce que les chroniques de Spiderwick deviennent elles aussi un film d'action et de suspense, avec débauches de créatures magiques et de combats. Alors que pratiquement les seuls combats dans les livres sont des légères escarmouches menées par la soeur ainée qui apprend l'escrime, et que les créatures magiques apparaissent au compte-gouttes, par groupes de quatre-cinq dans le meilleur des cas.


