
Le Livre des Etoiles est la trilogie qui a rendu son auteur célèbre chez les amateurs de fantastique pour adolescents, dès son premier essai.
D'un classicisme certain, peut-être un peu trop, elle se situe quelque part entre les séries Ewilan et Tara Duncan (inférieure à la première et supérieure à la seconde), labourant le même terrain de jeu.
Elle est facile à lire, ni trop longue ni trop courte, sans temps mort, il n'y a pas trop de personnages et leurs noms se mémorisent facilement.

Elle pêche toutefois un peu par manque d'originalité et d'humour.
On retrouve la magie avec rituels, incantations et postures compliquées, et le héros est évidemment un jeune sorcier en apprentissage, on retrouve de jolies cartes imaginaires de l'ile d'Ys habitée par les héros, ainsi qu'une carte du Monde Incertain où ils passent grâce à la magie pour risquer leurs jeunes vies et sauver leur monde.
On retrouve l'habituel groupe d'ados, garçons et filles, qui découvrent la force de l'amitié dans l'adversité, les joies et les chagrins des inclinaisons amoureuses, et les épreuves les souderont tout en les faisant grandir.

Il y a un méchant absolu, comme d'hab, qui va perdre à la fin. Chic.
Comme me le fait remarquer mon fils ainé, il y a des points de suspension à la fin du dernier tome et ça l'embête de pas savoir ce que vont devenir les héros une fois adultes, même si on se doute bien que Guillemot va devenir le plus grand sorcier de son temps, son copain le plus grand chevalier, etc
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Avec ce diptyque l'auteur lorgne cette fois du côté du space opera pour la toile de fond et de Jules Verne ou Stevenson pour l'atmosphère d'aventures maritimes.
Comme dans l'Ile au trésor un des méchants est cuisinier sur un vaisseau, et on ne compte plus les métaphores rappelant les récits de navigateurs du XIXe siecle, tempêtes, brisants, vaisseaux en perdition, abordages, affrontement de flottes ennemies.
D'un côté donc les gentils, issus d'une planète glaciale, avec une bonne tête d'occidentaux du nord et des habitudes et valeurs idoines (démocratie, liberté d'entreprendre très capitaliste, et armée inexistante, constituée quand besoin est de tous les braves capitaines indépendants que compte l'Empire).
De l'autre, les méchants, venus d'une planète désertique et brulante, avec une pas très bonne tête d'orientaux de style Huns, y compris le militarisme et l'esprit de conquête associé, plus la hiérarchisation toute anti-démocratique, avec grands chefs et chamanes associés pour le pire.

Les méchants vont ourdir un plan diabolique à multiples tiroirs, rusé autant qu'habile, paufiné et lancé deux décennies plus tôt, et qui va d'abord sembler piéger les imprévoyants gentils, avant de foirer entièrement par la faute d'un fameux capitaine à l'ancienne mode d'un très vieux vaisseau réservant des surprises, et surtout de trois ou quatre adolescents : une apprentie devineresse, un apprenti pilote issu de la Haute, un apprenti cuisinier issu du bas peuple, et dans le second tome s'y ajouteront une cousine teigneuse du jeune noble et une copine devineresse opiniatre de la première.
Des stagiaires...
qui sauvent un empire, défont une flotte ou organisent la résistance comme en 1940, mais à l'échelle d'une planète.
comme fils ainé actuellement en 3e le sera 3 jours durant (stagiaire) mais probablement avec moins de risques et de gloire à la clé.
Mais si on oublie l'invraisemblance habituelle des livres pour jeunesse où des ados de 12 ans jouent des rôles plus habituellement dévolus à Rambo ou Superman, on se trouve en face d'une histoire très plaisante et prenante, et nettement plus originale que la trilogie ci-dessus. Mais elle a probablement moins de succès car surfant moins sur la mode du fantastique Harry-Pottérien.